divaguation..
Lorsque je me rends au cimetière, je regarde cette vaste étendue envahie de granit ou de béton, de plaques et parfois de fleurs. Ceux qui sont rassemblés là me disent : nous étions ex gentils ou mauvais, ex riches ou pauvres, ex heureux ou malheureux, ex jeunes ou vieux, et comme dans le monde des vivants, la nuit, quand les allées sont vides, nous avons à nous côtoyer et nous nous racontons des histoires, celles de notre vie, de nos bonheurs et de nos souffrances aussi....et nous peuplons vos rêves, seul privilège que nous autorise notre statut...et jamais vous ne nous oublierez parce qu'il en est ainsi depuis la nuit des temps...
Alors, je ne prends pas de somnifère, pour ne pas fermer la porte au cas où elle tenterait de venir se coucher près de moi et me murmurer à l'oreille qu'elle est bien, que je n 'ai pas de soucis à me faire et que nous nous retrouverons bientôt.
Et puis, je rentre chez moi, "chez nous", et si je croise un souvenir, je pleure du bonheur qui s'y rattache et essaie de me convaincre qu'il n'y a pas lieu d'être triste sur ce qui à été, parce que je n'ai rien perdu de tout cela, au contraire, j'en suis le gardien et c'est ma nourriture du moment.
Pourtant, envers et contre tout, elle me manque.....horriblement.